Pont Croix
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La fouille des fours de potier de Fiennes (Pas-de-Calais) 

A la fin du XIVème siècle, un atelier de potier s’implante à la périphérie du village sur un secteur vierge. L’officine qui  
demeure durant sa phase d’activité l’unique occupant du lieu, s’étend sur près de 2000 m². La production est assurée
par deux fours, accessibles d’une aire de chauffe commune de forme carrée de 3,80 m sur 4 m de côté et profonde  
d’1,10 m. A l’origine, un unique four, installé au sud de l’aire de chauffe, était en activité. Préservé sur 1 m de  
profondeur, il forme un grand rectangle aux côtés incurvés, mesurant 2,60 m de long et 1,40 m de large L’alandier, une 
ouverture de 0,70 m de côté et longue d'1 m, possède des parois latérales renforcées par de gros blocs de calcaire et  
une couverture peut-être à l’origine maçonnée. A l’intérieur du four, la languette est montée avec des moellons de  
craie, des carreaux de pavement, des tuiles, des boudins de four et quelques blocs de grès liés à l’argile. Longue de  
2,10 m pour une largeur comprise entre 0,30 m (base) et 0,10 m (au sommet), elle porte des arceaux constitués de  
tuiles liées à l’argile qui forment l’ossature de la sole. Des boudins d’argiles ou des croisillons sont posés entre ces  
arceaux, l’ensemble est ensuite recouvert de tuiles posées à plat puis d’argile. Une quarantaine de trous d’évents  
aménagés entre les éléments de l’ossature assurent la circulation de la chaleur entre la chambre de chauffe et le  
laboratoire. 

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Situé au nord de l’aire de chauffe, le deuxième four, construit peu de temps après le précédent, est moins bien  
conservé. De plan ovalaire, il est long de 2,40 m à 2,80 m pour une largeur comprise entre 1,60 m et 1,80 m.  
L’alandier forme un conduit voûté en tuiles liées à l’argile, long de près de 0,80 m et large d’1 m. Dans le four, seule  
la languette, également montée avec des tuiles liées à l’argile, est préservée. La sole dont de nombreux fragments ont  
été mis au jour dans le comblement du four est, contrairement à celle du précédent four, entièrement composée de  
torchis.  
Un troisième four à usage domestique a été construit lors des dernières phases d’usage des fours artisanaux le long de  
la paroi occidentale de l’aire de chauffe. De plan circulaire (1,30 m de diamètre) et préservé sur 0,20 m de hauteur, il  
est constitué d’une chambre de cuisson couverte par un dôme en argile et d’une sole en argile et en tuile.  
L’enfournement s’effectue à hauteur d’homme depuis l’aire de chauffe par une ouverture large d’une trentaine de  
centimètres. 
 Des datations par archéomagnétisme ont établi que l'officine a été en activité entre le XIV siècle et le début du XVe siècle.

Jean Michel Willot, avec la collaboration d'Hélène Agostini et Vincent Merkenbreack 
Willot 2009 : Willot J.-M., Un hameau de forgerons du bas Moyen Âge dans le pale anglais (Guînes, XIVe-XVe  
siècles), Bulletin de la Commission départementale d'Histoire et d'Archéologie du Pas-de-Calais, XXVII, Arras, 2009
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